LA CUISINE DES MARMOTTES
"AU RENDEZ-VOUS DES GOURMETS"
 
 
 
La page des gourmets ou l'histoire dramatico-comique d'un chasseur de marmottes.

Ici vous allez trouver quelques recettes pour accommoder vos jolies marmottes.
La première chose à faire est, bien évidemment, d'avoir une marmotte.
Inutile de vous dire que vous ne trouverez pas ce genre de bestioles au coin de votre rue,
ni même chez votre boucher charcutier préféré.
En plus je vous rappelle que pour l'occasion le boucher c'est vous.

Bien sûr pour l'instant cela ne vous semble pas possible,
néanmoins d'ici quelques temps vous penserez autrement.
Allons, laissons momentanément ces basses considérations de côté
et, tout en nous attelant à une tâche ingrate, essayons de joindre l'utile à l'agréable.
Comme tout gibier potentiel, la marmotte mérite sa chasse.
C'est à ce moment là que l'agréable intervient. Mais seulement là.

Vous voilà donc quittant votre grisaille quotidienne pour les hauts plateaux alpins
Français ou Suisse.
Nous vous déconseillons l'Italie là-bas les marmottes payent la mafia pour les protéger !!
Nous sommes au début du printemps et la montagne vient de quitter son lourd manteau neigeux pour revêtir une jolie chemisette vert prairie de circonstance, et le soleil brille de tout son éclat.
Il ne vous ait pas interdit de chanter (youkaïdi, aïdi, aïda, ou autres chansons du cru) mais n'y allez pas trop fort la marmotte à l'oreille sensible.
Vous vous sentez transporté de joie en imaginant les quelques jours de vacances que vous vous apprêter à passer.
Croyez moi vous allez vite déchanter. Je vous l'assure.

1ère étape : établir votre campement.
Choisissez un endroit qui soit à la fois protégé et près d'un poste d'observation. N'oubliez pas que les marmottes hibernent au fond de terriers, il vous faut donc les trouver.
Ça devrait pas être bien difficile. Profitez-en pour faire le plein d'oxygène, vous n'êtes plus sous votre ciel pollué, quel qu'il soit, alors respirez à plein poumons et faites le plein d'énergie. Vous allez en avoir besoin.

2ème étape : l'observation.
C'est le lendemain. Vous avez bien profité de votre journée de la veille et vous avez dormi... comme une marmotte ! bien ! Durant votre balade vous avez donc repérer le lieux de votre crime. Oui ! quoi que vous en pensiez ce que vous allez faire est un crime ! bien sûr loin de moi l'idée de vous faire changer d'avis mais disons que ça soulage, un peu, ma conscience de le faire.
L'observation, est, je vous l'accorde,  peut-être la partie la plus ennuyeuse mais néanmoins nécessaire. Il vous faut observer leurs petites manies, leurs façons de vivre, enfin tout ce qui fait la vie d'une marmotte. Mais n'oubliez un petit détail : les marmottes cohabitent dans une société bien organisée et si vous les observaient... elles vous observent aussi. Elles sont là, à vous fixer de leurs sales petits yeux vicieux et à se foutre de vous. Royalement ! Pire la paranoïa vous poussera à les entendre ricaner chaque fois que vous prendrez votre poste. Vous écumez de rage tandis qu'elles se gaussent de vous. Alors vous verrez, au bout de quelques jours vous n'aurez qu'une envie : les égorger !!! Allez allez... on se calme, on respire, on est bien à la montagne. Relax. L'heure de la vengeance est proche.
3ème étape : la chasse.
C'est le moment que vous attendiez. Les misérables vermines ! Vous faites tout de même preuve de patience et vous décidez d'attaquer à la tombée de la nuit : sage décision. Malgré votre désir d'en finir au plus vite je vous déconseille la dynamite (c'est bruyant et ça risque d'attirer des personnes indésirables... inutile de vous faire un dessin ! en plus il ne resterait plus grand chose de la bestiole... piètre vengeance). Oubliez aussi bazooka et autre lance-flammes (un peu  pour les mêmes raisons que précédemment, l'odeur en plus en cas d'utilisation intempestive du lance-flammes).
Vous vous postez donc proche du lieu de votre attaque avec une artillerie légère mais efficace : carabine chargée au petit plomb, quelques couteaux, filet à mailles renforcées (je vous rappelle que la chose à des dents très affutées !), un sac de noisettes. A j'oubliait : une bonne paire de chaussures !!! Vous voilà face à votre pire ennemie... vous lui lancez quelques noisettes pour l'appâter : elle se marre. Ce n'est qu'un début ! vous n'êtes pas au bout de vos surprises !!!  Vous décidait d'attaquer de front : mauvaise tactique. Elle esquive et vous passe entre les jambes !! Une fois la surprise passée vous commençer à lui courrir après. Elle ralenit sa course (attention c'est peut-être une ruse) et au moment ou vous êtes prêts à l'attraper vous préparer votre filet et un couteau et vous plongez en comptant sur l'effet de surprise. C'est vous qui avait la surprise. La mauvaise surprise. Lorsque vous atterissait vous vous retrouvez le nez dans l'herbe et les pieds pris dans le filet. Une chance que vous ayez lancez les bras en avant... au cas ou vous l'auriez oublié vous aviez un couteau à la main... Vous levez la tête et vous voyez l'objet de vos tracas se rouler par terre en hurlant de rire. Là la coupe est pleine !!! Vous l'agonisez d'injures !!! Mais bon point pour vous, vous avez pensé à boucher son trou de repli. Là elle rit jaune et vous regarde d'un air mauvais... vous lui rendez un sourire sournois et ricanez à votre tour. Elle réagit enfin et commence à fuir... C'est à ce moment là que le mot chasse prend toute sa signification. La poursuite est terrible. Il vous faut puiser dans vos réserves d'énergie pour la suivre (c'est pas une raison pour lui bouffer ses noisettes ! n'oubliez pas le dernier souhait du condamné). Mais, finalement, vous êtes un tout petit peu plus intelligent qu'elle : vous avez pensé à colmater d'autres trous... là c'est elle qui vous hait !! après un dernier face à face, vous reprenez votre course impitoyable. Se sera la dernière. Pour elle.
A cet instant je vais épargner aux âmes sensibles l'histoire de la fin tragique de la petite peluche des alpes. Je laisse à chacun le soin de faire savourer son imagination.

Quand à vous : STOP !!! quoi ? me regardez pas avec ces yeux exorbités. La chasse est terminée et vous avez la bestiole dans les mains. J'ai vu à votre regard que vous alliez faire quelque chose de pas très malin : vous acharner sur elle. Je vous rappelle que le but principal de la manoeuvre était d'attraper une marmotte pour la cuisiner. Allons... réfléchissez... n'avez vous donc pas mérité de savourer un plat unique après tout le mal que vous vous êtes donné ??? bien.... vous voilà devenu raisonnable. Avec un peu de chance vous avez peut-être pu en avoir deux. Quitte à se donner du mal autant que ça rapporte.

Allons il est temps de remballer son petit matériel et de quitter ces merveilleuses montagnes qui vous ont procurées tant de joies  - allez on essuie ses yeux et on arrête de pleurer, on est grand non ?! La marmotte ?? quoi la marmotte ?? mais... mais bien sur qu'elle est morte !! Ah non !!! vous n'allez pas me dire que vous avez des regrets maintenant ?? De toute façon c'est trop tard !!! Mais... mais... mais arrêtez !! ça sert à rien de lui faire du bouche à bouche elle est morte !!!  ben oui, c'est un état définitif !!
Vous vous décidez à reprendre la route (enfin !)  vers votre ciel pollué mais avec, au bout du compte,  dans la tête plein de belles images et un très bon souvenir en perspective au fond de votre glacière (mouchez-vous ça coule !).
 
 

 
EN ROUTE POUR LA CUISINE

Vous voilà rendu chez vous. Votre famille, à qui vous avez caché votre véritable dessein, vous accueille à bras ouvert, elle vous croyez perdu. Vous repenssait avec effroie au moment ou vous avait plongé le couteau à la main. Mais ce n'est plus qu'un mauvais souvenir. Avec un sourire victorieux vous sortez d'un geste héroïque le résultat de vos efforts : deux belles marmottes. Cri d'horreur de la famille. Pour vous aussi c'est l'horreur !! Voilà que vous pensiez retrouver votre famille et vous avez la vague impression d'être face à des étrangers : vous apprenez avec stupeur que votre femme pratique le yoga, mange bio et qu'elle est végétarienne ; que votre aîné(e) milite au WWF et autres associations du genre : vous comprenez pourquoi à votre départ il ou elle tapait du pied pour vous accompagner et pourquoi à la vue de la bestiole c'est lui ou elle qui a hurlé le plus fort en vous traitant d'assassin. Le remord vous submerge à nouveau mais vous resistez !! si si ! vous resistez !! Bon en plus on est pas là pour faire de la thérapie de couple. Réglez vos problèmes et allez hop !! à la cuisine y'a du boulot !!!
C'est pas tout ça mais c'est qu'il va falloir les préparer les bestioles. Inutile d'espérer une aide du côté de la famille (de toute façon vous avez entendu la porte claquer signe d'une désertion). Vous soupirez. (euh... si j'étais vous je réfléchierait sérieusement à la thérapie conjugale... mais je suis pas vous).

En fait la marmotte c'est comme un lapin... en plus gros. Il faut lui enlever son beau et doux pelage, que vous pourrez conserver en souvenir, avant de la faire cuire. Le plus simple est de plonger votre lapin... pardon marmotte, que vous aurez préalablement vidée (ben oui y'a des tâches ingrates dans le métier de cuisinier)  dans l'eau bouillante légèrement salée. Selon la recette que vous souhaitez faire mettez de côté le foie et le coeur. Une fois ces basses besognes terminées préparez la bestiole à votre goût.
 

Quelques recettes

Les salées :

au four : placez la marmotte dans un plat en terre (c'est meilleur), assaisonnez de sel, poivre, carottes coupées en rondelles, de champignons (des vrais, vous avez dû en trouver dans la montagne), de petits oignons, le tout arrosé de vin blanc. Eh oh oh là doucement avec la bouteille, c'est vrai que vous avez eu des émotions fortes ces derniers jours mais c'est pas une raison.
Mettez four (thermostat 7) et laissez cuire 1h30 (à peu près). Dégustez ! (vous mangez seul
évidemment car il est 20H00 passée et vous n'avez pas de nouvelles de la famille. (je suis sincèrement désolée...).

à la cocotte : même chose que précedemment mais dans une cocotte. L'avantage c'est que ça cuit plus vite et que la vapeur attendrit la viande. A ce stade si vous n'avez plus de vin blanc vous pourrez faire un fond de sauce à base de vin rouge.

N'oubliez pas de rajouter en fin de cuisson le foie et le coeur. Au pire si vous n'aimez pas ça vous pourrez toujours le donner à votre meilleur ami : le chien ! (à condition que votre femme l'ai pas embarqué avec elle. Au fait... toujours pas de nouvelles ??? vous avez pensé à telephoner chez sa mère ??).

Vous pouvez aussi assaisonne vos marmottes en fonction des coutumes culinaires de pays lointain :
du chorrizo pour l'Espagne (vous n'êtes pas obligé de hurler Olé à la fenêtre ni de danser le flamenco debout sur la table !!), au curry pour l'Inde (prenez du médium sinon ça gâche le goût), au piment (l'imbécile !! ne buvez pas d'eau, mangez du pain !!! personne vous a demandé de le goûter le piment !! bon remarquez ça vous redonne un peu de couleurs...), à l'ananas, etc... pour les Antilles (notez que je n'ai pas précisé que vous pouviez la flambée au rhum, compte tenu de l'état dans lequel vous vous trouvez actuellement je trouve la manoeuvre un peu dangereuse pour vous... et ce qu'il reste de la cuisine !). Pour la Chine se sera pousses de bambous ou riz cantonais. Mais vous pouvez essayer d'autres pays.
 

Les sucrées :

En fait vous adaptez les recettes selon votre goût. Mais à mon avis la meilleure recette c'est la marmotte au chocolat (Suisse bien sûr !). Chocolat fondu, agrementées de noisettes, de bananes ou autres fruits.

Je vous déconseille de recommencer l'opération "flambée au rhum", la dernière tentative à coûter la vie à votre cuisine !!! Quand votre femme va voir ça... enfin... si elle revient !
 

Ben maintenant va falloir me nettoyer tout ça !! quoi que... finalement laissez tomber le nettoyage, le plus sage vu votre état c'est d'aller vous coucher. Demain sera un nouveau jour !! Vous en profiterez pour appeler un entrepreneur pour un devis pour la cuisine... et pis avec un peu de chance la crise conjugale sera passée.
Courage.

Mais la prochaine fois que vous partez en montagne pour faire des surprises à votre femme... ramenez lui des edelweis et des myrtilles.

Au fait vous savez que les myrtilles c'est bon avec du cholocat fondu nappé sur la marmotte...

Laissez tomber !!!